Le luxe des Mameluks était très grand; ils portaient tous des chemises de mousseline et des pelisses de soie. Quant à leurs armes, elles étaient incrustées d'ivoire et de pierreries finement taillées. Ils étaient armés jusqu'aux dents et portaient jusqu'à quatre ou cinq - pistolets à la ceinture. Leurs sabres recourbés coupent comme des rasoirs et tranchent une tête d'un seul coup bien appliqué. L'armée française en Égypte 1798-1801, M. Vertray, par H. Galli, 1883.

Shamshir 1er empire

Shamshir 1er empire

Pays d'origine : Empire ottoman / France

Datation : Lame 18-19ème, Monture 19ème

Matériaux : Argent anciennement doré, Wootz, Corne, Fer

Taille totale : 93.5 cm

Taille de lame : 74.0 cm

 

Le shamshir et le kilij sont des sabres emblématiques de l'Empire ottoman, de la Perse, de l'Inde et de la péninsule Arabique. Leurs lames, souvent forgées en acier wootz, présentent généralement une courbure plus ou moins marquée. Les poignées en forme de "crosse de pistolet", les gardes à croisière, ainsi que les fourreaux à deux suspentes ornés de garnitures en laiton, argent ou or, décorées en repoussé, sont caractéristiques de ces armes.

 

Comme pour beaucoup d'exemplaires historiques, ces sabres varient entre modèles utilitaires et pièces de prestige. L'origine des lames peut être diverse et est parfois identifiable si elles portent une signature. Ce sont souvent les décorations, la forme du fourreau ou de la poignée qui permettent de déterminer le pays dans lequel le sabre était utilisé.

 

Ces armes avaient tendance à circuler entre différents pays, étant offertes comme cadeaux diplomatiques, capturées lors de conflits, etc. Un parfait exemple est le sabre n°36.25.12.93 du Metropolitan Museum : il combine une poignée indienne, une garde ottomane et une lame perse.

 

 

Shamshir ottoman
Shamshir Perse
Shamshir indien
 
Différents type de shamshir (de gauche à droite) : Ottoman, Perse, Inde (Metropolitan Museum de New-York, n°36.25.1609 ; n°36.25.1609 ; n°36.25.1293)
 
 
Les sabres mamelouks ont attiré l'attention des Européens lors de diverses campagnes militaires, mais c'est principalement Napoléon Bonaparte, lors de son expédition en Égypte (1798-1801), qui a introduit ces armes dans les armées européennes.
 
 
Pendant cette campagne, Napoléon fut particulièrement impressionné par la cavalerie mamelouke et leurs sabres caractéristiques. Il créa alors un régiment de cavalerie, les Chasseurs à cheval de la Garde impériale, qui intégra des Mamelouks ralliés à sa cause. Ces soldats devinrent célèbres sous l'Empire et inspirèrent l'adoption de leurs armes ainsi que de leur style de combat.
 
 
Napoléon lui-même appréciait les sabres mamelouks et en possédait plusieurs exemplaires. Il en fit cadeau à ses officiers et soldats les plus méritants, transformant ainsi le sabre mamelouk en symbole de prestige dans la cavalerie napoléonienne, surtout parmi les officiers.
 
 
Ce sabre gagna en popularité au sein des armées de Napoléon, notamment chez les chasseurs à cheval, les hussards et les officiers de cavalerie légère, qui l'appréciaient pour sa maniabilité et son efficacité lors des charges de cavalerie.
 
 
Capture D'écran 2024 10 13 201131
Capture D'écran 2024 10 13 201151
 

Le Général Lasalle, Antoine-Jean Gros, 1808  ; Napoléon Bonaparte au Caire par Jean Léon Gérôme, 1863

 
 
 
Notre exemplaire ressemble fortement le sabre porté par le général Lasalle (exposé au Musée de l'Armée) sur la peinture précédente, tant par sa silhouette générale que par certains détails. La lame, d'origine ottomane ou perse, a probablement été rapportée lors de la campagne d'Égypte. Forgée en wootz de qualité exceptionnelle, elle se distingue par une activité de surface particulièrement marquée. Polie et dotée d'un léger chanfrein sur le dos, la pointe a été équipée d'un contre-tranchant supplémentaire.
 
 
La garde et les suspentes, en argent anciennement doré, semblent également provenir de l'artisanat moyen-oriental. En revanche, la poignée en corne, la chaîne en argent et le fourreau bronzé sont d'origine française.
 
 
Ce sabre d'officier, daté de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, illustre parfaitement la fusion entre l'élégance des lames orientales et le style militaire français.
 
 
motifs Wootz de la lame
motifs Wootz de la lame - 2
Vue de face avec fourreau
Détails de la poignée
Vue du dessous de la poignée
Vue de dessus de la poignée
Détails de la poignée face gauche
Ensemble lame et fourreau
Ensemble lame et fourreau - 2
Pointe de la lame
 
 

N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus de photographies ou d'informations